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Dernière mise à jour : 21/05/2005

Présentation

Les ordinateurs sont de bons outils pour enregistrer, éditer et mixer des sons. Mais le transfert de l'audio vers et depuis l'ordinateur requiert une interface audio, et le choix de celle-ci n'est pas toujours évidente. Les interfaces audio existent en effet sous de multiples formes : cartes PCI, boitiers externes, simple stéréo ou multi-canaux, entrées analogiques et/ou numériques, entrées asymétriques ou symétriques, avec ou sans alim phantom, etc. Cet article est destiné à vous aider à choisir, en vous expliquant brièvement ces différents formats. Il n'a pas la prétention de vous donner la marque ou le modèle de carte choisir.

Quel type d'interface audio éviter ?

Les interfaces audio compatible Sound-Blaster ou autres basées sur le chipset AC97 (système sonore intégré à la carte mère par exemple). Ceci pour trois raisons principales.
Raison 1 : Rééchantillonnage 48KHz
Dans ce type de cartes, la fréquence de travail du moteur audio est "verrouillée" à 48KHz, et l'utilisation (enregistrement ou lecture) à une autre fréquence d'échantillonnage (44,1KHz par exemple) va nécessiter un rééchantillonnage à 48KHz intermédiaire, ce qui peut entrainer des problèmes de synchronisation, ou une réduction de la qualité sonore. Il est à noter également que même les sorties audio-numériques (SPDif par exemple) équipant ce genre de carte, peuvent ne délivrer qu'un signal fixé à 48KHz, ce qui dans ce cas rendra leur usage peu pratique avec des enregistreurs n'acceptant qu'un signal à 44,1KHz (certains enregistreur autonome de CD par exemple)...
Raison 2 : Lattence élevée
Bien que celà évolue petit à petit, la majorité de ce type de cartes ne dispose pas de drivers ASIO et présente une lattence très élevée, incompatible avec le jeu en temps réel. Il est vrai qu'une technologie D2S a été développée pour permettre une faible lattence sur les cartes son grand public, mais celle-ci semble avoir eu du mal à émerger. Notons tout de même l'existance des drivers KX ou ASIO4All qui permettent tout de même d'obtenir des temps de lattence plus réduits. Ces derniers sont issus de projets libres, sont gratuits, et ont très bonne réputation.
Raison 3 : Qualité du son
Pour les rendre attractives financièrement, ces cartes sont fabriquées avec des composants électroniques économiques, parfois de très mauvaise qualité. Si celà importe peu pour les sections travaillant dans le domaine numérique, celà a toute son importance dans le domaine de l'analogique, et plus particulièrement à la frontière de l'analogique et du numérique, à savoir les convertisseurs AD et DA. Le choix de composants économiques se traduit généralement par une mauvaise définition sonore, une régularité de bande passante qui laisse souvent à désirer (surtout dans les extrémité du spectre sonore), et un manque manifeste de dynamique associé à un bruit de fond parfois phénoménal, même pour les entrées et sorties niveau ligne !

Acheter une carte son pro ?

Oui !
Raison 1 : Choix "réel" de la fréquence d'échantillonnage (voir ci-avant)
Raison 2 : Lattence réduite, souvent livrée avec des drivers ASIO et permettant parfois le monitoring direct.
Raison 3 : Qualité sonore d'un autre monde !

Quelle est la meilleure carte son à acheter ?

Ah cette question, combien de fois l'avons-nous entendue ou lue...
Pour répondre simple, et sans m'engager trop, je dirais simplement ceci : l'ultime carte son n'existe pas. Tout est question de besoins et de moyens financiers. Certains points se doivent cependant d'être analysés avec précaution, car il s'agit de ceux qui détermineront principalement votre choix. Ces points sont abordés un par un dans les lignes qui suivent

Nombre d'entrées et de sorties

Combien d'entrées ou sorties devront être utilisées simultanement ? Si vous n'avez besoin d'enregistrer qu'une seule source audio à la fois, une interface dotée d'une entrée stéréo suffit. En revanche, si vous souhaitez enregistrer plusieurs instruments ou plusieures voix simultanément, il vous faudra acquérir une interface audio multi-canaux (4, 8, 10 entrées, ou plus).

Symétrique ou asymétrique ?

Pour un home-studio, des entrées asymétriques suffisent la plupart du temps, sauf pour les microphones où je conseille toujours l'usage d'entrées XLR symétriques. De toute façon, dans le professionnel, peu d'entrées micro se font sur autre chose que du XLR symétrique, il y a donc peu de risque de vous tromper. Pour les entrées de niveau ligne, choisissez en fonction des entrées et sorties des équipements que vous raccorderez.

Besoin d'une entrée pour une guitare électrique ?

Dans ce cas, précis, vous devrez choisir une interface audio dotée d'une entrée de type Instrument, haute impédance. Ce type d'entrée n'est pas vraiment généralisée sur les interfaces audio. Si vous décidez d'acheter une interface audio pour d'autres caractéristiques mais qu'elle ne possède pas d'entrée instrument, il vous sera toujours possible d'y adjoindre un préampli pour guitare conçu pour effectuer l'interfaçage.

Besoin d'une entrée pour un microphone ?

Certaines interfaces proposent des préamplificateurs pour microphones, dont la qualité est très variable d'un modèle à l'autre. Si après achat vous vous rendez compte que la qualité des entrées micro ne vous convient pas, il sera toujours possible d'investir dans un préampli séparé de meilleur qualité. Mais bon, si on peut y penser avant... Si le micro est de type électrostatique, prévoir une entrée micro dotée d'une alim phantom. L'alim phantom est une tension continue (généralement de +48V) permettant l'alimentation de l'électronique intégrée dans le micro. Cette tension se superpose au signal audio véhiculé dans le cable qui relie le micro au préampli (c'est exactement le même principe que celui adopté pour l'alimentation des préamplis d'antenne TV via le cable d'antenne).

Analogique, numérique, ou les deux ?

Le nombre d'entrées analogiques et/ou numériques dépendra vraiment du nombre d'équipements que vous souhaitez connecter en simultanés, et du type de leurs entrées sorties. Si vous êtes équipé d'un studio tout numérqiue, une interface audio numérique, sans entrée analogique, peut faire l'affaire. Il existe 4 formats d'audio numérique répendus : le SPDIF, dont les entrées et sorties sont matérialisées physiquement par des connecteurs RCA, et habituellement utilisé avec les DAT ou les tables de mixages numériques; l'AES/EBU dont le connecteur est une XLR, également utilisé avec les DAT ou les tables de mixages numériques; l'ADAT (origine Alesis) qui consiste en une connection optique permettant le transfert simultané de huit canaux audio; le TDIF (format Tascam) permettant lui aussi le transfert simultané de huit canaux audio, mais via un connecteur Sub-D.

Quelle fréquence d'échantillonnage et quelle quantification ?

La fréquence d'échantillonnage correspond au nombre de fois que votre signal audio analogique est découpé puis mesuré. Il faut savoir que la valeur de cette fréquence d'échantillonnage détermine la fréquence maximale que le convertisseur sera en mesure de laisser passer. Par exemple, l'utilisation d'une fréquence d'échantillonnage de 48KHz limite l'enregistrement des fréquences hautes à une limite théorique de 24KHz (la moitié de la fréquence d'échantillonnage, selon les théorèmes de Nyquist / Shannon). En réalité, et pour des raisons de réalisations pratiques délicates (au niveau des filtres passe-bas qui précèdent les convertisseurs, surtout s'ils sont réalisés avec des composants électroniques), la valeur de la fréquence max qui pourra être enregistrée sera inférieure à la moitié de la fréquence d'échantillonnage.
La quantification détermine quant à elle le nombre de valeurs que pourra prendre un échantillon unique. Plus cette valeur de quantification est élevé, plus la résolution (précision) de l'enregistrement est élevée (et meilleur sera le son enregistré). Une quantification de 8 bits suffit pour transporter de la voix parlée (réseau téléphonique numérisé par exemple) mais est insuffisante pour le piano ou le violon, pour lesquelle il faut choisir une quantification minimale de 16 bits. La valeur de la quantification seule ne suffit pas : la qualité de l'électronique qui précède le convertisseur AD (analogique-numérique) et la qualité de l'alimentation secteur, jouent un rôle primordial dans les résultats finaux. Un convertisseur 24 bits mal conçu peut ne pas se révéler plus performant qu'un convertisseur 16 bits. Heureusement, la majorité des interfaces audio présente des résultats meilleurs en 24 bits qu'en 16 bits... Mais on retrouve tout de même rarement les caractéristiques théoriques que l'on pourrait s'attendre à trouver avec les valeurs les plus hautes...
La fréquence d'échantillonnage peut s'étendre de 32KHz à 192KHz, alors que la quantification peut s'étendre de 16 à 24 bits. Plus les valeurs choisies pour l'enregistrement seront élevée, et meilleure sera la qualité de l'enregistrement, mais en prenant toutefois plus de place sur le disque dur. Je vous conseille de travailler au minimum à 44,1KHz et 16 bits (qualité CD audio). Des valeurs inférieures peuvent convenir pour des applications radio ou de reportages, mais c'est tout.

WordClock ?

Afin de minimiser la dégradation sonore d'un signal audio quand vous utilisez plusieurs équipements audio-numériques en même temps, il est conseillé de synchroniser les horloges de tous les appareils concernés sur une horloge dite de référence, présentant une très grande stabilité (faible jitter). Cette horloge de référence peut se trouver sous la forme d'un rack dédié, ou être directement intégré à l'interface audio.

Interface MIDI ?

Si vous désirez raccorder des instruments de musique au travers de leur interface MIDI, la présence d'un ou de deux ports MIDI sur l'interface audio vous évitera de devoir acheter une interface MIDI dédiée. Bien sûr, si vous devez raccorder 8 instrument MIDI en même temps, vous ne couperez pas à l'achat d'une interface MIDI supplémentaire...

Prix d'achat ?

Combien êtes-vous prêt à dépenser ? On peut dire que passé un certain seuil de qualité, une augmentation de qualité audio de 10% peut se traduire par une augmentation de dépense de 400%. Peut-être dans certains cas vaut-il mieux investir beaucoup moins dans le système d'acquisition audio (qui offrira de toute façon une qualité très correcte au vu de ce qui se fait aujourd'hui), et investir beaucoup plus dans une autre partie de votre installation (meilleurs plugins, meilleure console externe, meilleurs enceintes de monitoring, ...).

Drivers

Deux points à vérifier en priorité : la stabilité des drivers, et le temps de lattence apporté par l'électronqiue de la carte et les drivers. Pour ce qui est de la stabilité, difficile de la connaitre sur un produit tout neuf. Il est nécessaire en effet d'attendre quelques mois (en général entre 6 et 12) avant d'avoir des avis d'utilisateur "fiables". Pour ce qui est du temps de latence, celà est important pour pouvoir jouer en temps réel avec des instruments virtuels (VSTi par exemple), car il correspond au retard effectif entre le moment où vous jouez (sur votre clavier) et le moment ou le son est réellement produit. Un temps de latence de 10ms permet de jouer en temps réel sans être gêné par le retard, alors qu'un temps de latence de 100ms est très gênant. La plupart des cartes sons disponibles aujourd'hui présente des temps de latence très courts, de quelques ms. C'est le cas généralement des cartes livrées avec un driver ASIO. Remarque : le temps de latence diminue avec une augmentation de la fréquence d'échantillonnage : pour une carte audionumérique donnée, un temps de latence de 12ms à 44,1KHz peut par exemple descendre à 6ms à 96KHz (valeurs arbitraires, données à titre d'exemple). Assurez-vous donc que l'interface audio est livrée avec au moins l'un des drivers suivants : ASIO (origine Steinberg, de plus en plus souvent adopté par les constructeurs ), DAE (pour interfaces Digidesign), GSIF (pour GigaSampler principalement), MAS (origine MOTU, entre autres un format de plugin pour effets temps réel) et WDM, avec une préférence pour l'ASIO.

Logiciels livrés avec la carte son (bundle)

Il faut bien y penser si vous partez de zéro et que vous ne possédez aucun séquenceur ou éditeur audio digne de ce nom. Certaines cartes son sont livrées avec des logiciels réputés, certe allégés de certaines fonctions, mais pouvant parfaitement convenir à une utilisation "de base". Certains éditeurs permettent par la suite une mise à jour à partir de cette version allégée vers une version professionnelle plus complète, mais ce n'est pas toujours le cas. Attention aussi aux logiciels qui ne fonctionnent qu'avec la carte avec lesquels ils sont livrés...

Interface audio PCI (interne PC)

Il s'agit de la forme la plus simple d'une interface audio, qu'il suffit d'insérer dans un slot PCI libre de l'ordinateur (il est donc nécessaire d'ouvrir ce dernier). Avant l'achat d'une telle carte, il faut s'assurer de sa compatibilité avec la carte mère de l'ordinateur. Certains fabricants maintiennent sur leur site internet, une liste des cartes mères testées et reconnue comme compatibles avec leurs cartes son. Le type de bus actuellement le plus répendu est le PCI, mais il semblerait que le PCI-X ou PCI-Express, plutôt en service à ce jour dans les PC serveurs, vienne très prochainement prendre la relève dans le domaine grand public. C'est un point qui peut prendre son importance, si on pense qu'une très bonne carte son achetée aujourd'hui pourra très bien ne plus être utilisable dans un PC en 2006 ou en 2007 (vision pessimiste ?)... Bien entendu, nous aurons droit à une période de transition où les deux bus PCI et PCIx se partageront l'espace physique disponible, comme ce fut le cas avec les slots ISA et PCI à une certaine époque... pas si loingtaine que celà ! A ce titre, je me demande si l'investissement dans une carte audio interfacée par un bus Firewire ou USB2 n'est pas plus sûr...
Exemples : Edirol DA2496, Hoontech DSP2000 et DSP3000, Ego-Sys WamiRack 192X, M-Audio Delta 1010, ...
Avertissement : si vous souhaitez enregistrer avec un microphone, veuillez écarter ce type de carte, à moins d'y ajouter un préamplificateur externe que vous raccorderez sur une entrée de niveau ligne. Les entrées microphone des cartes sons PCI ont souvent des caractéristiques médiocres, surtout en terme de rapport signal/bruit.

Interface audio USB1.1

Ce type d'interface, qui repose sur le bus USB norme 1.1 (débit max 12Mb/s) convient très bien quand le nombre de voies audio devant être traitées simultanément n'est pas important, et que la quantification et fréquence d'échantillonnage restent faibles. Pour un usage en 44KHz/16 bit Lecture + Enregistrement, ce type d'interface convient parfaitement. A noter cependant que les résultats obtenus dépendent plus largement du nombre de périphériques installés sur les autres ports USB de l'ordinateur (scanner, modem, imprimante, etc). Si vous souhaitez travaillez avec plusieurs voies audio en même temps à 96KHz / 24 bits, ce type de bus ne convient plus, et il faut alors se tourner vers l'USB2, le FireWire (IEEE1394a pour débit 400Mb/s ou IEEE1394b pour débit 800Mb/s) ou le PCI (voire PCI Express, puisque le PCI standard disparaitra à terme).

Interface audio FireWire ou USB2 (externe PC)

L'interface FireWire IEEE1394 (appelée aussi iLink) autorise aujourd'hui un débit  de 400Mb/s (IEEE1394a) ou de 800Mb/s (IEEE1394b), et le bus USB2 permet un débit de 480Mb/s (contre 12Mb/s pour l'USB1.1). Certaines cartes mère possèdent un bus FireWire, et la quasi-totalité est équipé de bus USB. Si vous avez lu le paragraphe précédent, vous connaissez mon point de vue sur ce type de carte, que je privilégie au jour d'aujourd'hui, au vu des évolutions informatiques et si les drivers sont stables (comme ce type d'interface est utilisé depuis moins longtemps, on peut trouver des systèmes moins stables que pour les cartes PCI, largement éprouvées). Si pour une carte simple (2 entrées / 2 sorties par exemple) le choix peut encore se porter sur du PCI (car coût moindre), c'est déjà moins vrai pour un système plus complets (10 entrées / 10 sorties par exemple). Ce type de carte est idéale pour des applications mobiles (ordinateur portable) ou quand il faut changer rapidement et/ou régulièrement la carte d'un ordinateur à l'autre.
La qualité (pas en terme de qualité sonore - cela va de soi, mais en terme de stabilité) du controleur Firewire ou USB2 étant primordial, n'hésitez pas à consulter les forums d'utilisateurs afin de déterminer les combinaisons à éviter (telle carte mère avec telle carte controleur = Problème, telle autre carte mère avec controleur intégré = Génial, etc).
Notons tout de même pour terminer que le bus Firewire n'est pas forcement exempt de problèmes de débit (pouvant occasionner des coupures, clics ou distorsions audio), car partageant toujours quelques points communs avec d'autres controleurs (SATA en l'occurence), ce qui sur certaines cartes mères pose réellement problème. Il ne faut pas oublier que le bus Firewire n'a pas été développé en vue d'applications audio professonnelles, comme c'est aussi le cas des fameux drivers multimédia génériques de Windows... L'interêt du Firewire réside tout de même principalement sur la portabilité, la déconnexion à chaud.
Exemples : RME FireFace 800, Motu 828 mk2, Edirol UA1000, Presonus FirePod, Edirol FA-101, Ego-Sys GIGAPort AG, Ego-Sys Quata-Fire 610, M-Audio Firewire 410, M-Audio Omnistudio USB, ...

Interface audio PCMCIA

Il s'agit de cartes principalement destinées au monde de l'ordinateur portable. Ce type de carte coute plus cher qu'un modèle PCI ou USB à capacités et performances égales, miniaturisation oblige.
Exemples : RME Hammerfall DSP CardBus, ...

Quelques exemples d'interfaces audio...

Je pensais donner quelques exemples de cartes, classés par prix et par caractéristiques principales. Mais la vitesse à laquelle vont les choses m'a incité à y renoncer : je n'aime pas trop laisser des infos pas trop à jour... Je vous conseilles donc de vous reporter au comparateur de produits mis en place sur le site de AudioFanzine, qui vous aidera j'en suis sûr, à trouver le produit le plus adapté à vos besoins. Il est dodé d'un système où les utilisateurs peuvent donner leur avis et faire part de leurs expériences, profitez-en !
Comparateur de produits AF - Cartes audionumériques