Dernière mise à jour :
13/11/2011
Présentation
Vouloir transmettre d'un point à un autre les
paroles d'une voix humaine ou des données numériques est un sujet
fort
intéressant, que je ne développe pas beaucoup sur mon site car je
n'ai tout simplement pas une grande expérience dans ce domaine. Je vais
toutefois essayer de causer en termes simples du peu que je sais,
appris au fil de mes maigres expériences et de mes nombreuses lectures. Voir aussi page
Modules Tx-Rx.
Rappels sur différents modes de transports
Il n'est sans doute
pas inutile de rappeler les bases de fonctionnement des principaux
modes de transmission d'une information analogique ou numérique. En
voici les grandes lignes, nulle doute que les plus accros trouveront
des détails plus poussés (et plus mathématiques) sur la toile.
Porteuse HF
On
entend parfois parler de "porteuse" (carrier en anglais) ou "porteuse
HF" sans trop savoir de quoi il s'agit. Une porteuse
est simplement un signal qui sert de support pour transporter
le signal utile (celui qu'on veut transmettre tel que voix, musique,
données analogiques ou numériques). Quand on reste dans le
domaine des transmissions analogiques, la porteuse est un simple et
unique signal
sinusoïdal. Dans le domaine de la diffusion numérique (TNT et RNT par
exemple) on dispose d'une multitude de porteuses qui se partagent les
informations à transmettre. Nous ne parlerons pas ici du cas de ces
multi-porteuses. La particularité d'une porteuse est d'osciller à
une
fréquence bien plus élevée que la fréquence maximale du signal à
transmettre. Supposons que l'on veuille transmettre un discours parlé
ou chanté sur 10 km à la ronde (ou à la noire si l'orateur parle vite).
On peut certes envisager l'emploi d'un très gros amplificateur
associé à plein de haut-parleurs, mais ça fait tout de même désordre
et après le discours il faut tout ranger. Au lieu de ça, mieux
vaut utiliser un émetteur unique qui "émet des ondes" que plusieurs
récepteurs peuvent capter simultanément. Mais la physique ne s'invente
pas. Si on veut transmettre la voix de l'orateur en se contentant de
raccorder en sortie d'amplificateur BF une boucle filaire ou une
immense antenne, ça fonctionnera mais pas très loin (compter quelques
mètres voire
dizaines de mètres, on en cause à la page
boucle magnétique 001).
Non, on ne peut pas faire comme ça. Pour que la transmission puisse se
faire sur une distance confortable, il faut utiliser une onde porteuse
qui sert d'intermédiaire et qui elle a moins de mal à franchir les
distances. Le choix de la fréquence de cette onde porteuse dépend :
- du
type d'information à transmettre (voix radio info ou télé numérique
HD),
- des performances attendues;
- de la distance que l'on veut parcourir,
-
du relief du terrain entre émetteur et récepteur (à partir de 50 MHz,
les ondes se ropagent de plus en plus en ligne droite et craignent les
obstacles),
- du prix que l'on accèpte
de payer à son fournisseur d'électricité ou à son revendeur de piles,
- des autorisations que les autorités compétentes veulent bien nous
accorder.
Car
vous imaginez bien le carnage des ondes qui
s'entrechoquent si personne ne venait mettre un peu d'ordre là-dedans !
Tout cela est très réglementé, et des plages de fréquences ont été
réservées pour tel ou tel type de transmission (CB,
radiodiffusion, télévision, téléphones portables, radars, etc). En plus
de ces réservations de plage de fréquences, des caractéristiques
techniques assez sévères sont demandées aux circuits émetteurs pour
limiter au maximum les risques de brouillages avec d'autres équipements
qui ne fonctionnent pas forcement dans les mêmes plages de fréquence.
Deux circuits émetteurs voisins qui travaillent à des fréquences très
élevées et proches l'une de l'autre peuvent très bien brouiller un
récepteur travaillant dans une plage de fréquence bien plus faible.
Surtout vrai si les appareils sont faits maison et qu'ils sont
insuffisement filtrés en sortie HF. Bref, avant de s'aventurer dans le
domaine de l'émission, mieux vaut avoir quelques connaissances sur
les risques de brouillages encourus. Ce n'est pas compliqué à
comprendre mais il faut le savoir.
Transmission en modulation d'amplitude (AM)
Dans
ce mode de
transport, on donne à une porteuse HF un taux de modulation qui
est
directement proportionnel à la valeur analogique instantanée à
transmettre. Taux de modulation, valeur instantanée... super, ça
continue. Pourtant là
encore point de sorcelerie, c'est très simple à comprendre. La valeur
instantanée du taux de
modulation exprime simplement l'ampleur électrique qu'on donne à la
fréquence porteuse à un instant donné. Ampleur (ou amplitude)
électrique avant envoi dans l'antenne ou ampleur électromagnétique une
fois sortie de l'antenne, les deux étant liés. Pour faire simple,
l'amplitude de la porteuse HF est d'autant plus élevée que l'est celle
du signal modulant. Si vous disposez par exemple d'un émetteur radio AM
avec un microphone comme source sonore, la porteuse HF est d'autant
plus "volumineuse" que votre voix est forte. Si vous parlez doucement,
la porteuse HF est faiblement modulée, c'est à dire que les variations
de son amplitude sont faibles. Si au contraire vous criez, les
variations d'amplitude sont fortes. Le "suivi de l'amplitude" de la
source modulante est la clé de la transmission en modulation
d'amplitude : ce sont ces variations d'amplitude de la porteuse HF que
le récepteur va extraire pour restituer la source de modulation
originale (votre voix par exemple). Deux points sont à respecter pour
la transmission en modulation d'amplitude d'une source sonore :
1
- un signal sonore est constitué d'alternances positives et
d'alternances négatives, on doit laisser "autant de place" aux deux.
2
- la fréquence maximale du signal sonore source ne doit pas
être proche de la fréquence de la porteuse, sinon le récepteur ne
pourra pas bien faire son travail de reconstitution de la source sonore;
1 - Modulation avec alternances positives et négatives
On
pourrait penser que le plus simple est de ne pas transmettre la
porteuse en absence de source de modulation, et de la transmettre avec
son amplitude maximale quand la source sonore atteint son amplitude
maximale. Mais le récepteur risque d'être déçu s'il ne reçoit rien du
tout lors des périodes de silence. Si tel était le cas, comment faire
pour caler correctement le récepteur si on tombait à un moment où
aucun signal ne devait être transmis ? Il est plus judicieux de
penser un peu différement et de s'assurer qu'il y a transmission
permanente de la porteuse HF, quelque soit l'amplitude du signal source
modulant. Et pour cela rien de plus simple : on donne à la porteuse HF
une amplitude moitié de son maximum possible quand la source modulante
se fait silencieuse (taux de modulation de 0%) et on passe au
maximum de modulation pour les crêtes négatives et positives du signal
modulant (taux de modulation proche de 100%). Notez bien que les
crêtes négatives conduisent à une amplitude minimale de la porteuse,
alors que les crêtes positives conduisent à l'amplitude maximale de
cette même porteuse. Le but de l'opération est de toujours rester avec
un taux de modulation compris entre 0% et 100%. Dans la pratique on
définit le maximum à une valeur comprise entre 95% et 100%
car il faut à tout prix éviter d'aller au-delà de 100% (sinon la
porteuse disparait complètement). Les graphes qui suivent montrent un
signal sinusoïdal de fréquence fixe 10 kHz (c'est la porteuse) modulé
par un signal sinusoïdal de fréquence fixe 1 kHz, et ce pour trois
valeurs de taux de modulation différentes. La courbe jaune représente
le signal modulant (que l'on veut transmettre) oscillant à 1 kHz, la
courbe bleue représente la porteuse 10 kHz modulée à la moitié de sa
capacité maximale (taux de modulation de 50%), la courbe violette
représente la porteuse 10 kHz non modulée (taux de modulation de 0%) et
la courbe verte représente la porteuse 10 kHz modulée à son maximum
(taux de modulation de 100%).
Remarque
: le choix d'une fréquence porteuse aussi faible que 10 kHz n'est
justifiée que pour des besoins de compréhension plus "visuels". Dans la pratique cette valeur n'est guère utilisée.
Ce
type de représentation très "propre et régulière" fait très scolaire et c'est normal car on
travaille rarement avec des fréquences fixes lors d'une transmission
radio. Les graphes suivants sont plus représentatifs de choses qu'on
peut trouver dans la réalité : le signal modulant (courbe jaune) n'est plus un signal
de fréquence fixe 1 kHz mais un extrait de voix humaine parlée
volontairement filtré avec un
filtre
passe-bas coupant à 1 kHz (on aurait aussi bien pu ne
pas filtrer ce signal source et adopter une fréquence de 100 kHz
pour la porteuse).
Regardez
comme la forme (on dit aussi enveloppe) de l'onde porteuse 10
kHz (courbe verte) ressemble au signal modulant (courbe jaune). C'est aussi vrai
pour la courbe bleue, mais comme pour cette dernière la porteuse n'est
pas modulée à son maximum, la ressemblance est moins évidente. A noter
aussi la symétrie de l'enveloppe de la porteuse par rapport à la valeur zéro, qui pourrait laisser
penser à juste titre qu'au moment de la réception on pourrait avoir le
choix entre signal source avec phase d'origine ou phase inversée...
2 - Fréquence porteuse et fréquence signal modulant
Le
récepteur met en oeuvre un principe simple qui consiste à suivre les
variations d'amplitude de la porteuse HF reçue par l'antenne. Pour
rappel, ces variations sont le reflet presque exact de la source sonore
qui module la porteuse HF (qui fait varier l'amplitude de la porteuse).
Il ne faut pas plus que trois composants électroniques pour assurer le
travail, mais ce dernier n'est correctement effectué que si la
fréquence du signal de la source modulante ne s'approche pas de trop
près de la fréquence de la porteuse HF elle-même. On considère qu'un
rapport de 10 entre les deux est un minimum, ce qui conduit à dire que
si on veux transmettre un signal dont la fréquence maximale est de 15 kHz, la fréquence de la
porteuse devrait être d'au moins 150 kHz. En pratique on peut choisir
des rapports différents en fonction des résultats désirés (surtout des rapports plus élevés), mais cela
donne déjà un ordre de grandeur. Si maintenant on reprend les graphes
précédents mais que la porteuse oscille à 1 kHz au lieu de 10 kHz,
voici ce qu'on obtiendrait.
Le
problème est parfaitement visible : l'enveloppe de la porteuse ne
ressemble plus du tout au signal source modulant. Ce qui est très
gênant car il devient alors absolument
impossible de restituer le signal source à la réception. Il est
vraiment primordial que la fréquence maximale du signal à transmettre
reste très inférieure à la fréquence de la porteuse. On peut faire
un peu l'analogie de ce problème avec celui rencontré avec les
convertisseurs analogique / numérique, dont la fréquence
d'échantillonnage doit avoir une valeur au moins deux fois plus élevée
que la fréquence maximale du signal à échantillonner (théorème de
Shannon / Nyquist).
Côté récepteur
La
récupération du signal source modulant se fait assez aisement, à la
condition énoncée ci-avant. On récupère les variations d'amplitude de
l'onde porteuse (pour rappel c'est ce qu'on appelle l'enveloppe) et on
se débarasse du signal haute-fréquence. Finalement la porteuse n'est
que le support de transmission, on n'en a plus besoin une fois notre
signal utile récupéré. Comment faire pour récupérer l'enveloppe de la
porteuse sans garder la porteuse elle-même ? Avec un simple redresseur
à diode et condensateur qui fait aussi office de filtre passe-bas et
dont les composants (diode, condensateur et résistance) sont calculés
pour laisser passer juste ce qu'il faut, à savoir les signaux de
fréquence les plus basses. Cette façon de faire est vraiment simple,
économique et donne des résultats satisfaisants. Si vous avez déjà
écouté une émission de radio diffusée sur les grandes ondes (RTL, RMC,
Europe 1 ou France Culture), vous avez sans doute noté ce manque
d'aigus si caractéristique. Mais avouez tout de même qu'en termes
généraux (distorsion, souffle, bande passante), on peut écouter de la
parole et de la musique sans trouver ça désagréable. Bon d'accord, la
dynamique n'est pas si terrible que ça, cela est du à un fort taux de
compression de dynamique opéré juste avant la diffusion. Mais si vous
cherchez dans les vieux schémas électroniques, vous risquez d'être
surpris par la simplicité de mise en oeuvre d'un récepteur GO ou PO (le
modèle le plus simple ne comporte qu'une poignée de composants et ne
nécessite pas d'alimentation. Mais il faut le relier à une prise de
terre et à une antenne de plusieurs mètres. A moins bien sûr d'habiter
juste à côté d'un centre d'émission GO, auquel cas l'expérimentation
vaut vraiment le coup d'être menée.
Transmission en modulation de fréquence (FM)
Dans
ce mode de transport, on dispose d'une porteuse dont l'amplitude
reste constante quelque soit l'amplitude du signal modulant. Au lieu de
modifier l'amplitude de la porteuse, on modifie sa fréquence
instantanée. En absence de modulation (amplitude du signal modulant
égale à zéro),
la fréquence de la porteuse reste à une valeur parfaitement définie et
stable, que l'on appelle fréquence centrale. La valeur du décallage de
la fréquence de la porteuse dépend de l'amplitude du signal
modulant : plus l'amplitude du signal modulant est grande et plus la
fréquence de la porteuse s'éloigne de sa valeur d'origine. Le sens du
décallage de la fréquence dépend de la polarité de l'alternance du
signal modulant. Pour une alternance positive la fréquence de la
porteuse est augmentée, et pour une alternance négative la fréquence de
la porteuse est diminuée. Mais ce choix est arbitraire, on
pourrait très bien faire l'inverse ! La quantité de variation de
la fréquence porteuse est appelée excursion de fréquence. L'excursion
maximale de fréquence peut prendre différentes valeurs, par
exemple +/-5 kHz pour une fréquence porteuse de 27 MHz ou +/-75 kHz
pour une fréquence porteuse de 100 MHz. Les graphes suivant montrent un
signal modulant de fréquence fixe 1 kHz modulant une porteuse de 40 kHz
(l'échelle horizontale est bien dilatée pour mieux voir ce qui se passe
sur l'ensemble des variations).
Si
comme on l'a fait pour la modulation d'amplitude on remplace le signal
modulant fixe de 1 kHz par un signal audio réel, voici ce que cela
donne.
Ce
deuxième ensemble de courbes est assez parlant, en tout cas pour la
courbe verte pour laquelle l'excursion maximale de fréquence est bien
nette car "bien réglée". Si on fait la correspondance entre signal
modulant (courbe jaune) et porteuse modulée (courbe verte), on voit
parfaitement que les variations d'amplitude de la porteuse sont plus
lentes - ce qui correspond bien à une fréquence plus faible - quand le
signal modulant est à sa valeur la plus basse (crête négative). A
l'opposé, la fréquence maximale de la porteuse est obtenue pour les
crêtes positives du signal modulant (un peu moins facile à voir sur les
courbes, mais on le sent avec les parties les plus "remplies"). En
même temps, l'amplitude maximale de la porteuse reste parfaitement
constante, on n'a pas de modulation d'amplitude liée au signal source
modulant.
Côté récepteur
Un
récepteur FM est moins simple à construire qu'un récépteur AM. Voilà
qui est dit. Et vous me croyez ? Vous savez pourtant qu'il ne faut pas
croire tout ce qu'on vous dit ! C'est vrai et faux à la fois. Pour
faire un récepteur FM, on peut s'en sortir avec quelques transistors ou
avec un seul et unique circuit intégré (un TDA7000 par exemple). Mais
dans ce cas on obtient une qualité d'écoute standard. Pour une écoute
"haut de gamme", il faut mettre le paquet et bien connaitre le sujet
(ce qui n'est pas mon cas). Et c'est encore plus vrai quand il s'agit
de décoder un signal audio stéréo. Et oui, sans
décodeur stéréo,
on dispose d'un signal mono où les voies gauche et droite sont
mélangées (si la diffusion du programme radio est assurée en stéréo
bien sûr). D'un point de vue haute fréquence, le signal source ne se
voit pas dans l'amplitude de la porteuse et on ne peut pas se contenter
d'un redresseur / filtre comme celui employé dans un récepteur AM. Le
signal utile étant "caché" dans les variations de fréquence de la
porteuse, il faut trouver un moyen de transformer ces variations de
fréquence en variations de tension, procédé inverse (miroir) de celui
utilisé à l'émission. Le système qui assure cette fonction s'appelle un
discriminateur FM et à la base se compose d'un circuit oscillant
(et résonnant) dont la réponse fréquence / amplitude à la forme d'une
"cloche". Pour la fonction de discrimination, on peut utiliser des
composants discrets (petits transfos, diodes et condensateurs) ou un
circuit intégré spécialisé (SO41P par exemple). Ce qui laisse à chacun
le loisir d'opérer selon ses plus intimes convictions...
Transmission en FSK
Ce
type de transmission s'apparente à de la modulation de fréquence. Sauf
qu'au lieu de travailler avec une infinité de valeurs possibles entre
deux valeurs extrêmes, on ne travaille qu'avec deux valeurs de
fréquence. Ce qui convient bien pour transmettre des données numériques
mais qui ne convient guère pour envoyer une information de type
analogique (sauf si bien sûr on la numérise au préalable). Ce type de
modulation est utilisé par les modems en mode "analogique
simple", ces bons vieux modems RTC qui atteignaient parfois avec peine
des débits de quelques kbps. C'est aussi ce type de modulation qui est
utilisé pour la transmission des données d'identification d'appelant
qui moyennant abonnement auprès de l'opérateur de téléphonie, permet
d'afficher sur son téléphone le numéro et le nom de l'appelant au
moment de la première sonnerie (et si on arrive à exploiter ces infos,
on peut même essayer de se fabriquer un bloqueur de sonnerie pour les
appels privés,
tentative).
La
courbe jaune représente le signal modulant qui ici est une simple
horloge de fréquence fixe mais qui dans la pratique est constitué des
données numériques à transmettre. La courbe bleue représente le signal
modulé en fréquence, on voit nettement qu'il ne peut prendre que deux
valeurs possibles : une première valeur quand l'état logique du signal
modulant est à 0, et une seconde valeur quand l'état logique du signal
modulant est à 1. L'amplitude de la porteuse reste constante quel que
soit l'état logique de l'information à transmettre.
Remarque
: cet écran montre une fréquence porteuse dont la valeur absolue
est supérieure quand l'état logique du signal modulant est à 1, mais
l'inverse est aussi possible.
Transmission en numérique
Dans
son application la plus simple, une transmission numérique donne à la
porteuse la possibilité d'avoir deux états possibles qui correspondent
à un état logique haut (valeur 1) ou un état logique bas (valeur 0).
Ces deux états peuvent être identifiés par une amplitude différente de
la porteuse (analogie évidente à faire avec la modulation d'amplitude),
ou par une valeur différente de sa fréquence (modulation de fréquence).
En mode AM, on peut par exemple décider qu'un taux de modulation de 10%
correspond à un état logique bas et qu'un taux de modulation de 90%
correspond à un état logique haut. En mode FM, on peut par exemple
décider que la fréquence centrale correspond à un état logique bas et
qu'une excursion de fréquence de 10 kHz correspond à un état logique
haut. Si on veut transmettre un très grand nombre d'informations
numériques en un temps très court et avec une forte protection contre
les erreurs de transmission (détection et correction d'erreurs
évoluées), on peut émettre en même temps plusieurs porteuses et
non
plus une seule. Par exemple 4 porteuses, 100 porteuses ou plus de 1000
porteuses. C'est ce qui se fait pour la télévision numérique terrestre
(TNT) et pour la radio numérique terrestre (RNT),
par exemple. La réalisation d'un modulateur produisant plusieurs
porteuses (OFDM par exemple) n'est plus du domaine amateur, et nous
n'en parlerons pas ici. Mais même en retsant dans le domaine amateur,
on peut faire pas mal de choses ! Dans d'anciennes télécommandes pour
modèles réduits, on pouvait faire appel à une fonction de transmission
numérique fort simple : activation ou désactivation de la porteuse HF
de l'émetteur, avec un récepteur qui détectait simplement la présence
ou l'absence de la porteuse (sans porteuse on avait beaucoup de souffle
donc "BF" de volume important, et en présence de porteuse le souffle
disparaissait on le signal "BF" disparaissait). Dans d'autres types de
télécommande, on mettait en oeuvre un principe de "proportionalité" qui
permettait de transmettre plusieurs informations à la suite, en
utilisant simplement des monostables produisant des crénaux de durée
variable. La durée des impulsions reçues correspondait alors à des
valeurs "numériques" bien précises.
Transmission de voix ou de musique
La
transmission de la parole ne requiert pas une grande qualité sonore,
tant qu'il est question de véhiculer un message d'information. Le
principal est qu'on comprenne ce qui est dit. En revanche on
attend plus de la qualité de transmission quand il s'agit de la voix
d'un chanteur ou de musique. C'est pourquoi les procédés de
transmission utilisés pour une paire d'interphones ou de talkie-walkie
et ceux utilisés pour la radiodiffusion ne s'appuient pas sur
des règles rigoureusement identiques. On ne peut pas affirmer
qu'on dispose d'un son forcement meilleur avec une
transmission en modulation de fréquence (MF en français pour
Modulation de fréquence - à ne pas confondre avec Moyenne Fréquence qui
se rapporte à la fréquence intermédiaire, FM en anglais) que celui
transmis en modulation d'amplitude (MA en français, AM en anglais).
Même s'il est évident que votre tuner hifi donne de meilleurs résultats
sur la bande FM 88-108 MHz. Si on le veut, on peut faire assez bon en
AM et on peut faire très mauvais en FM. Tout comme on peut faire du
très bon en audio analogique et du très mauvais en audio numérique.
Mais là n'est pas vraiment le propos. Si vous désirez transmettre de la
musique d'une pièce à une autre de votre maison ou du garage au jardin,
vous pouvez construire un petit émetteur radio qui peut émettre sur la
bande FM ou sur la bande des petites ondes (PO en français, MW en
anglais), dans ce cas un récepteur du commerce peut faire le
complément. En FM vous obtiendrez de meilleurs résultats
sonores, par le simple fait que les normes de diffusion prévoient une
bande passante bien différente que celle disponible dans les bandes AM
(GO, PO et OC). La sensibilité plus élevée d'un récepteur AM aux
parasites ambiants (atmosphériques et industriels) y est aussi pour
beaucoup.
Transmission de données analogiques "lentes"
Là,
il s'agit de transmettre une valeur analogique telle qu'une
température, un courant, une pression, une quantité de
lumière, etc, qui sera tout d'abord transformée en préalable en une
tension continue qui lui est proportionnelle. Il existe plusieurs
méthodes et bien entendu chacune a
ses avantages et inconvénient, on peut tout à fait faire appel à une
modulation d'amplitude ou à une modulation de fréquence. Le terme
modulation d'amplitude ou modulation de fréquence est quelque peu
exagéré vu que si la valeur analogique à transmettre ne varie pas, la
porteuse conserve ses caractéristiques d'amplitude et de fréquence qui
correspondent à la valeur à transmettre en cours. Mais il faut bien
parler de la grandeur qui varie. Dans les faits, il n'est pas plus
difficile de transmettre une information qui varie peu (voire pas du
tout) qu'une information qui varie rapidement. Mais on ne peut pas
toujours utiliser un émetteur radio AM ou FM classique (disponible dans
le commerce tout fait ou sous forme de kit) car ce dernier
peut très bien posséder un filtre passe-bas en entrée qui limite
justement les variations lentes de tension. Et si dans le trajet du
signal d'entrée est implanté un condensateur de liaison, alors
l'opération est tout bonnement impossible ! La modification d'un tel
émetteur pour le rendre "compatible" n'est pas forcement toujours
évidente... ce qui peut impliquer la conception d'un ensemble émetteur
/ récepteur spécialisé pour l'opération. Mais si on regarde le problème
de côté, on se rend compte que l'on peut très
bien transmettre un signal dont l'amplitude, dépendante de la
valeur de la tension continue à transmettre, fait lui-même varier la
porteuse. Et si le signal modulant intermédiaire est compris dans la
bande audible (par exemple entre 100 Hz et 10 kHz), alors on peut à
nouveau envisager sereinement l'emploi d'un émetteur radio classique.
Vous l'avez compris, un simple convertisseur tension / fréquence côté
émission et son complément convertisseur fréquence / tension côté
récepteur est une solution parmi d'autres (
exemple).
Transmission de données numériques
Attention
de ne pas confondre "transmission en numérique" et "transmission
de données numériques". On peut transmettre des informations
analogiques avec un mode de transmission numérique, tout comme on peut
transmettre des données numériques avec un mode de transmission
analogique même si pour ce second cas on peut en discuter. Pour
transmettre des données numériques avec un mode de transmission
analogique, on peut faire comme si les niveaux électriques des signaux
numériques correspondaient au minima et maxima d'un signal analogique.
Attention cependant à la forme des signaux numériques, qui s'ils sont
rapides et de type carrés, peuvent contenir un fort taux d'harmoniques
pas forcement digérable par l'émetteur. Il peut être nécessaire de
transmettre les données numériques avec des signaux ayant
une "forme analogique" telle que sinus (vive les modem). Si
les données numériques à transmettre ont une grande importance (accès
sécurisé avec code d'accès par exemple), il faut prendre quelques
précautions. Dans aucun cas en effet on ne peut considérer que la
transmission d'un point à un autre sera exempte de défaut, et une
partie de l'information transmise peut très bien ne jamais arriver ou
arriver déformée et inexploitable. L'information transmise peut donc
être complétée par des informations de contrôle (CRC par exemple) ou
tout simplement être répétée deux ou trois fois de suite.