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Dernière mise à jour : 02/03/2019

Qu'est-ce que l'auto-édition, en deux mots

L'auto-édition consiste, pour un auteur (de romans, de nouvelles, de poèmes) à supporter lui-même les coûts liés à l'édition et à la distribution de son ou ses livres. Ce mode de fonctionnement, qu'il ne faut pas confondre avec l'édition à compte d'auteur (qui passe par un éditeur prennant en charge une partie seulement des frais) n'impose pas la présence d'un éditeur dans la chaîne de fabrication. Les bénéfices engendrés par la vente des livres et réellement perçus par l'auteur peuvent être supérieurs, mais en contrepartie la gestion de l'ensemble des processus (impression, promotion, distribution) demande volonté et persistance. L'auto-édition concerne aussi bien l'édition physique (sur papier) que l'édition dématérialisée (eBook, livre électronique). Mes publications actuelles sont :
Mes livres techniques et mon recueil de nouvelles sont pris en charge par un éditeur, alors que mes nouvelles au format individuel sont auto-éditées (eBook Amazon/Kindle et Kobo/Fnac).

Avant de penser à l'auto-édition...

Certains voient dans l'auto-édition une roue de secours, l'unique moyen de se faire connaître quand tous les éditeurs auxquels ils se sont adressés n'ont pas ouvert leur porte. D'autres misent tout de suite sur ce mode d'édition, sans aucun contact préalable avec un éditeur papier. Ce qui est sûr, c'est que l'auto-édition, et surtout sous sa forme numérique (eBook), a pris des proportions qu'on n'imaginait guère en l'an 2000. Les choses évoluent, et les auteurs ne peuvent ignorer ce mode de distribution, même s'ils ne possèdent pas eux-mêmes de tablette ou liseuse. En mars 2012, j'ai proposé à plusieurs éditeurs mon premier roman "Les nouveaux voisins" . Leur réponse a été :
Bien entendu, recevoir une réponse négative de la part d'un éditeur est toujours frustrant, on rêve parfois un peu trop. Pour autant, j'ai profité de l'occasion, considérée comme positive, pour m'atteler plus sérieusement à mes écrits. J'ai élargi mon cercle de relecteurs et relectrices, et surtout, j'ai pris des cours d'écriture pendant plusieurs années.

Prêt à lire ?
Quand on envoie son manuscrit à un éditeur, on pense évidement que le produit est prêt - je ne fais pas exception à la règle. Après plusieurs relectures de mon roman, je m'étais persuadé qu'il était prêt. Quand j'ai reçu les premières réponses des éditeurs, j'ai vite déchanté et remis en cause cette certitude idiote. J'avais au préalable fait relire mes écrits par des proches, pour avis et corrections, mais n'avais pas su décripter tous les retours, qui pour faire court étaient du genre "Pas mal, j'aime beaucoup tel ou tel passage. C'est bien écrit, fluide dans l'ensemble mais des fois on se perd un peu. C'est parfois drôle, parfois triste." Bref, agréable à lire du début à la fin, mais sans plus. En juin 2012, j'ai confié mon roman à un ami monteur vidéo (spécialisé dans le documentaire) qui lit baucoup et apprécie énormément mes nouvelles. Il m'a fait un retour catastrophé sur le roman, et à vrai dire tout à fait honnête. "Mon pauvre Rémy, mais qu'as-tu fait là ? C'est horrible ! On dirait une nouvelle étirée à n'en plus finir. On a l'impression que les protagonistes sont toujours au même endroit. Aucun rythme, aucun mouvement ! Je n'ai jamais été autant déçu par une lecture, même s'il est vrai que ton style n'est pas des plus mauvais et que ça se lit très bien.". Oups. Là au moins ça m'a reveillé. C'était en 2012 et nous sommes en 2019. Le roman en question a été totalement ré-écrit depuis. Et il ne s'agissait pas de simples petites corrections ! Des vraies retouches, avec beaucoup (énormément) de suppressions, une meilleure caractérisation des personnages, des scènes descriptives et émotionnelles plus réalistes... Tout cela principalement basé sur l'expérience que je tirais au fil des ans de mes cours d'écriture.

Partage d'expériences et... formation à l'écriture
Je partage sans soucis mes expériences électroniques, c'est la principale raison d'être de mon site sonelec-musique.com (majoritairement technique). Curieusement, côté écriture (roman / nouvelles) ma notion de partage n'était pas du tout la même, et pour tout dire plutôt limitée. Le littéraire est plus intime que le technique, on se confie moins facilement. J'ai donc décidé en 2012 de m'inscrire à un atelier d'écriture, animé par une comédienne professionnelle de théâtre et qui enseigne l'écriture (scénaristique et autre), en vue de parfaire mes techniques. J'ai rapidement appris des tas de choses utiles, et pris conscience de ce qui manquait le plus dans mes écrits. C'est tout bête, mais sans formation bah oui, on avance moins vite... Moi-même formateur, je le sais bien ! Les exercices réalisés au cours des ateliers et ceux réalisés à la maison (oui, dans cet atelier d'écriture on a des devoirs à rendre pour l'atelier suivant) ont mis en évidence les règles minimales que je n'appliquais pas - car je les ignorais, tout simplement. Il est bien évident que je ne vais pas m'autoproclamer prêt maintenant parce que j'ai suivi des cours d'écriture durant quelques années. Disons simplement que je suis devenu plus confiant, que ma patience s'aiguise... et que j'ai une meilleure vision du travail qu'il me reste à accomplir.

Et donc finalement, auto-édition ?
Si j'ai bien avancé dans les techniques d'écriture, je ne me considère pas pour autant "fin prêt" pour publier l'ensemble de mes écrits "coûte que coûte". L'idée de présenter en 2012 mon roman à des éditeurs, allait bien dans le sens d'une éventuelle et espérée publication. Les quelques livres de nouvelles faits maison et proposés au marché de Noël de Fontenay-Le-Fleury fin 2012 ont engendrés des rencontres intéressantes avec les lecteurs. J'ai augmenté mon cercle de relecteurs et relectrices, parmi lesquels un grand nombre travaille dans le milieu professionnel de la télévision et du cinéma (scénaristes, monteurs, cadreurs). J'ai la chance en effet de donner des cours de techniques audio dans une école de cinéma/audiovisuel, ça facilite les rencontres ;) Anciennement replié sur moi-même, j'ai obtenu au fil des ans suffisament de retours pour peaufiner mes écrits, qui méritent maintenant un lectorat plus large. Prétentieux ? Non. Confiant. J'ai ainsi décidé d'auto-publier mes nouvelles au format individuel (1 livre = 1 nouvelle) chez Amazon et La fnac, en attendant une publication papier. Le gros avantage du livre électronique est de pouvoir retoucher le texte et d'effectuer la mise à jour dans la foulée sur les sites de vente, ce que je faisais environ une fois par an pour l'ensemble de mes nouvelles. Mon recueil de nouvelles en version papier a finalement vu le jour en janvier 2019. Pour résumer, un éditeur (ici l'Harmattan) a accepté de publier en version papier mes 14 nouvelles auto-éditées.

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Format du livre papier (dimensions physiques)

Il existe différents formats de livres, et du format choisi dépend le coût total. L'impression numérique (par opposition à l'impression avec machine offset) utilise majoritairement le format SRA3 de 32 x 45 cm (31,1 x 45,7 cm), qui est un peu plus grand que le A3 (29,7 x 42 cm). Le coût global est réduit si on arrive à faire tenir le maximum de pages sur un tel format. Par exemple pour un livre au format "roman" de 14,8 x 21 cm, on peut faire tenir 8 pages sur un SRA3 (pour être plus précis, 4 rectos-versos). Avec un format de livre de poche de 11 x 18 cm qui est plus petit, on ne peut pas faire plus de pages avec le SRA3. Cela conduit à une évidence rigolote dans ce cas de figure : plus la taille est réduite, et plus le coût de revient augmente car on ne fait pas plus de pages et en même temps on fait tenir moins de texte sur une page de dimensions plus réduites (à moins bien sûr de réduire aussi la taille de la police et/ou l'interlignage, mais alors au détriment de la facilité de lecture). Le choix du format dépend du genre littéraire, certains se mariant mieux avec telles ou telles dimensions. Voici deux exemples de formats "classiques" :
- format roman A5 - 14,8 x 21 cm
- format livre de poche - 11 x 18 cm
Pour mon receuil de nouvelles, l'éditeur à choisi le format 13,5 x 21,5 cm

Coût de l'auto-édition (version papier)

Il est assez difficile d'établir une "moyenne du coût par page" car cela dépend beaucoup de la qualité physique de l'ouvrage (du papier utilisé) et du nombre d'exemplaires tirés. L'impression numérique est plus appropriée (plus économique) pour un faible nombre d'exemplaires, disons jusqu'à 500 exemplaires pour fixer un ordre de grandeur (au delà de 1000 exemplaires, l'offset est plus économique, tout du moins à l'écriture de ces lignes, en 2012). Voici en gros ce que me coûtent mes tirages fait maison et ce que me couteraient ceux réalisés par un professionnel de l'impression.

Tirage (industriel) de mon recueil de nouvelles
Là, je me base sur deux propositions faites par des professionnels, pour 500 livres avec papier 80 g offset.
- Livre format roman A5 de 220 pages : 2,58 € pièce
- Livre format poche 11x18 cm de 250 pages : 2,62 € pièce
Ce n'est pas exagéré mais il faut bien sûr pouvoir avancer tout ça (tout de même plus de 1000 euros pour les 500 bouquins)... et en vendre quelques-uns si on veut rentrer dans ses frais. Le cercle de la famille et des amis n'est évidement pas suffisant, et il faut gérer les envois...

Tirage (artisanal) de mes nouvelles à l'unité
Mes nouvelles ne comportent pas le même nombre de pages et selon le thème (l'histoire), je n'adopte pas le même type de papier. Pour certaines, j'utilise du papier ivoire 100 g à 10 euros les 500 feuilles, pour d'autres j'utilise du luxueux papier "parchemin" 90 g à 10 euros les 100 feuilles. Si je compte le prix du papier et de l'encre (en tenant compte du nombre réel de pages imprimées et non sur la base théorique du nombre de pages possibles indiquée par le fabricant des cartouches toner - qui ne tient même pas la promesse faite pour du 5% de remplissage feuille), un livre me revient entre 2,50 euros et 3,00 euros à l'unité. Il est clair que le seul intérêt que j'ai de produire manuellement mes nouvelles à l'unité est le rendu artisanal de la chose - je peux réaliser douze livres qui sont vraiment différents les uns des autres, et faire exprès de "rater" les découpes pour donner un air de "pas machine parfaite". D'un point de vue financier et temps passé, je ne suis pas du tout  "gagnant". C'est bien pour Noël avec le petit bout de bolduc, mais pour le reste du temps... Mais qu'est-ce qu'on s'amuse !