Connectique > Microphone externe sur camescope

Dernière mise à jour : 08/05/2009

Voir aussi Câbles et transitions, Symétrique / Asymétrique, Les entrées BF

Présentation

L'utilisation des microphones intégrés aux camescopes laissant souvent à désirer (qualité sonore faible et bruits mécaniques trop bien captés), l'usage de microphones externes de meilleur qualité et mieux isolés des bruits de mécanique (moteur...) est souvent préféré par l'amateur averti, et presque toujours de rigueur dans le domaine pro. Nous allons voir sur cette page qu'un bête adaptateur de câble n'est pas toujours suffisant, et verrons comment remédier aux problèmes éventuellement rencontrés.

Symétrique ou asymétrique ?

Les caméscopes professionnels sont dotés d'entrées symétriques, généralement au format XLR. Les caméscopes grand public sont quant à eux dotés d'entrées asymétriques, généralement au format jack 3,5 mm stéréo. Dans la mesure du possible, conservez le même type de liaison entre microphone et entrée du caméscope. Evitez à tout prix l'utilisation de microphones à sortie asymétrique sur un caméscope professionnel (surtout si la distance entre les deux est grande), et de même évitez l'emploi de microphones à sortie symétrique sur un caméscope grand public, bien que dans ce deuxième cas le problème n'en soit pas vraiment un. Si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement,  la suite est pour vous. Mais soyez cependant averti : vous rencontrerez peut-être des problèmes de ronflette ou de bruits parasites, ou des problèmes de niveau (trop faible ou trop fort). Le monde du symétrique se marie vraiment très très mal avec celui de l'asymétrique (vous avez dit ronflette ?). Ceci dit, un microphone relié sur un caméscope n'est pas comparable à une installation de studio, et comme on dit, qui ne tente rien n'a rien.

Micro à sortie symétrique sur camescope "grand public"

Première question à se poser : le microphone externe nécessite-t-il une alimentation pour fonctionner ? S'il s'agit d'un microphone à condensateur (electrostatique, electret), la réponse est oui. S'il s'agit d'un microphone de type dynamique, la réponse est non.

Utilisation d'un microphone dynamique
Pas besoin d'alim. C'est déjà ça ! Mais si le camescope délivre une tension d'alimentation continue sur son entrée micro, il faut empêcher cette tension de parvenir jusqu'au micro, pour éviter tout ajout potentiel de distorsion ou de craquements désagréables lors des connexions / deconnexions. Celà n'est heureusement pas bien compliqué à mettre en oeuvre, puisqu'un simple condensateur de liaison suffit pour cette tache, voir schéma ci-dessous :

Micro ext sur camescope 001a

La valeur du condensateur est choisie en tenant compte de l'impédance d'entrée de la prise micro du camescope (qui est de l'ordre du KOhm) pour ne pas atténuer trop les fréquences basses. Baisser la valeur de ce condensateur à 47 uF ou à 22 uF si vous souhaitez remonter la fréquence de coupure dans la partie basse du spectre (ce qui équivaut à moins laisser passer les basses). En temps normal, une valeur de 47 uF à 220 uF convient parfaitement. La borne 3 de la sortie XLR du micro doit être reliée à la masse.
Remarque : quand je parle de condensateur de liaison, il ne faut pas penser qu'il s'agit d'un type spécial de condensateur qui ne sert que pour les liaisons BF. Cela signifie juste que l'on utilise un condensateur normal, dans une liaison BF.

Utilisation d'un microphone electrostatique
Certains microphones electrostatiques peuvent fonctionner avec une pile interne ou avec une alimentation Phantom (Audiotechnica ATM33 et AT857, Sennheiser K6), d'autres requierent impérativement une alimentation phantom. Pour les premiers, le câblage ne pose pas de problème particulier, puisqu'il suffit de faire fonctionner le microphone sur pile et d'empêcher l'alim du camescope de remonter au micro grâce à l'emploi d'un condensateur de liaison, comme vu juste avant.

Micro ext sur camescope 001ab

Contrairement au schéma précédent, la borne 3 de la sortie XLR du micro ne doit pas être reliée à la masse et doit être laissée en l'air, car les sorties micro purement "passive" sur transfo sont rares pour les électrostatiques "portables" et la nécessité de "fermer le circuit" n'est pas de mise. Pour les microphones électrostatiques qui ne peuvent fonctionner qu'avec une alimentation Phantom, plusieurs solutions s'offrent à vous : intercaller entre le microphone et le caméscope, un boitier autonome d'alimentation phantom (qui fourni un 48V à partir de piles), une petite table de mixage (mixette) dotées d'entrées micro avec alimentation phantom, ou installer des piles dans le corps du micro si ce dernier le permet. La tension éventuellement délivrée par le caméscope ne suffira en aucun cas à alimenter ce type de micro, et devra être coupée avec un condensateur de liaison, de la même façon que lors de l'emploi d'un microphone dynamique (voir schémas précédents).

Pour le branchement d'un micro dynamique ou d'un micro electrostatique sur une entrée stéréo, voir plus loin sur cette même page.

Mince, c'est trop fort et ça sature !

L'emploi d'un microphone électrostatique ou d'un microphone dynamique avec préampli intégré peut parfois conduire à une distorsion assez importante et en tout cas audible, le niveau de sortie du micro étant alors trop élevé par rapport à ce que peut encaisser l'entrée micro. Dans ce cas de figure, pas d'autre solution que d'ajouter un atténuateur BF, comme le montre le schéma ci-dessous :

Micro ext sur camescope 001b

La valeur des composants n'est pas extrêment critique, et devra peut-être être adaptée à votre situation. La valeur de l'atténuation est déterminée par la valeur des deux résistances R1 et R2. Pour les calculs, je préfère vous renvoyer à la page Atténuateur BF fixe plutôt que de tout redéballer ici. Si la sortie de votre microphone n'accèpte pas une charge résistive trop faible et que cela occasionne trop de distorsion, choisissez pour R1 une valeur plus élevée, et augmentez R2 dans les mêmes proportions. Par exemple R1 = 4K7 et R2 = 1K5 (c'est approximatif et juste pour donner un ordre de grandeur). R3 peut prendre n'importe quelle valeur comprise entre 0 ohms (dans ce cas elle n'existe pas et est remplacée par un court-circuit) et 220 ohms. Dans un premier temps, vous pouvez l'omettre. Si vous vous demandez à quoi elle peut bien servir, écrivez-moi pour me le demander ;-).

Trop fort et tension continue gênante

Pas de bol, vous devrez associer les données des deux paragraphes précédents, et passer par le schéma suivant :

Micro ext sur camescope 001c

Concernant le choix des résistances et du condensateur, ce qui a été dit avant reste valable. Pour la partie atténuation, n'hésitez pas à consulter la page Atténuateur BF fixe pour plus d'infos. A voir aussi la page Atténuateur BF 004 qui met en pratique ce type de montage.

Mais pour la stéréo ?

Les schémas proposés ci-avant conviennent pour un microphone de type mono et une entrée micro elle aussi de type mono. Pour un usage en stéréo (côté micro, côté camescope ou les deux), il peut être nécessaire de réaliser une partie de l'adaptateur en double exemplaire : pour simplifier, une partie pour la voie gauche et une partie pour la voie droite. En utilisant un microphone mono et raccordant ensemble les deux entrées G et D du camescope, on fait en sorte que l'unique source sonore (mono) soit enregistrée en même temps sur les deux voies. Cela évite d'avoir un seul HP fonctionnel lors de relecture directe, ou la nécessité de dupliquer une voie sur l'autre lors du montage vidéo.

Un micro dynamique mono et un entrée camescope stéréo
Dans ce cas, il suffit de réaliser le câblage suivant.

camescope_micro_ext_001g

Le condensateur C1 bloque la tension continue fournie par le camescope, et les deux résistances R1 et R2 permettent de distribuer l'unique source de modulation vers les deux entrées G et D du camescope, tout en isolant partiellement les deux entrées. La valeur de ces deux résistances n'est pas très critique mais elle ne doit pas être trop élevée pour éviter d'apporter trop d'atténuation (pont diviseur formé par ces résistances et l'impédance d'entrée du camescope). Dans certains cas, ces deux résistances peuvent être remplacées par un court-circuit, ne reste alors dans le schéma que le seul condensateur C1, dont la borne positive est reliée en même temps sur les deux entrées G et D du camescope (à tester, certains caméscopes n'aiment pas qu'on relie directement les deux entrées ensemble). Dans tous les cas, les deux résistances doivent avoir la même valeur pour ne pas provoquer de déséquilibre de niveau entre les deux voies G et D.

Un micro électrostatique mono et un entrée camescope stéréo
Le schéma qui suit s'applique uniquement pour un microphone electrostatique pouvant fonctionner avec une pile interne, il ne convient pas pour un microphone electrostatique qui requiert impérativement une alimentation phantom. Le câblage ne pose pas de problème particulier, puisqu'il suffit de faire fonctionner le microphone sur pile et d'empêcher l'alim du camescope de remonter au micro grâce à l'emploi d'un condensateur de liaison.

camescope_micro_ext_001h
Exemple : micro AT857 avec camescope Sony HDR-HC1

Le pont diviseur de tension formé par les deux résistances R1 et R2, est nécessaire pour calmer les ardeurs parfois fougueuses de certains microphones (ou de ceux qui sont filmés) et réduire le risque de distorsion au niveau du caméscope. Un microphone electrostatique délivre en effet un signal d'amplitude généralement plus élevé qu'un microphone dynamique, car il intègre un étage éléctronique de sortie qui apporte du gain. La valeur de R2 peut être ajustée pour adapter le niveau de sortie du micro à la sensibilité d'entrée du camescope : la baisser pour une atténuation plus forte, ou l'augmenter si le niveau enregistré est trop faible (attention avec les camescopes où le circuit de CAG - contrôle automatique de gain - est débrayable : faites vos essais avec le potentiomètre de niveau en position 3/4 de tour). Les deux résistances R3 et R4 ne sont pas absolument indispensables, mais elles permettent de découpler un peu les deux entrées audio du caméscope - même remarques que ci-avant. Comme vu plus tôt, la borne 3 de la sortie XLR du micro ne doit pas être reliée à la masse et doit être laissée en l'air.

Deux micros mono et une entrée micro camescope stéréo
Deux XLR sont nécessaires si vous disposez de deux micros, et un jack stéréo devra remplacer le jack mono si l'entrée micro du caméscope est stéréo.

Micro ext sur camescope 001d

Bien entendu, les résistances d'atténuation ne seront montées que si elles sont nécessaires, il en est de même pour les condensateurs de liaison.

Deux micros mono (ou un micro stéréo) et une entrée micro camescope mono
L'usage de deux micros séparés ou d'un micro stéréo, avec une entrée camescope mono, nécessite un mélange passif (avec de simples résistances) ou actif (avec une mixette). Si les micros sont amplifiés, vous pouvez profiter de la réserve de gain pour effectuer une sommation passive par résistances. L'atténuation nécessaire n'est alors plus effectuée de la même façon, voir schéma suivant.

Micro ext sur camescope 001e

Si l'atténuation est trop forte, diminuer la valeur de R1 et de R1', sans toutefois descendre en dessous de 1K. Si l'atténuation n'est pas suffisante, augmenter la valeur de R1 et de R1'.

Toujours de la distorsion ?

Si vous constatez toujours une distorsion élevée avec des résistances R1 et de R1' de plus de 22K, cela signifie que vos micros délivrent un niveau vraiment élevé, ou alors qu'il y a un problème quelque part... Essayez de décâbler la borne 3 de la XLR de la masse, et laissez-la en l'air (bornes 1 et 2 seulement utilisées). Si cela améliore les choses, cela signifie que l'étage de sortie symétrique du micro n'accèpte pas de voir une de ses sorties signal reliée à la masse. Dans ce cas, laissez-là simplement en l'air.

Microphones stéréo "Pro" sur caméscopes Pro

On ne peut pas passer sous silence le branchement d'un microphone stéréo doté d'un unique connecteur de sortie jack stéréo, sur un caméscope pro doté de deux prises d'entrée micro de type XLR (une XLR pour la voie gauche et une autre pour la voie droite). Voici une proposition de câblage.

Micro stereo asym sur entree stereo sym

Remarque : les sorties du microphone stéréo sont de type asymétrique et les entrées XLR sont de type symétrique. Ce type de câblage implique une désymétrisation de la liaison (on perd le bénéfice de la symétrie des entrées XLR du caméscope), et pour cette raison la longueur des câbles devra être limité. Considérez que 2 à 3 mètres de câbles sont un maximum raisonable pour une liaison asymétrique. Il n'est pas impératif de relier la borne 3 des XLR d'entrée du camescope à la masse (on peut se contenter d'utiliser l'entrée point chaud en borne 2), mais cela est très fortement conseillé, car l'entrée point froid (borne 3) ne reste ainsi pas "flottante".

Petit montage pratique...

Vous voulez un petit boitier qui permet de raccorder des microphones à sortie symétriques, sur l'entrée stéréo asymétrique d'un caméscope. Et par la même occasion, vous aimeriez que l'amplitude du signal issu des microphones puisse être plus ou moins atténuée. Bien entendu, vous souhaitez que la tension continue fournie par le caméscope ne pose aucun problème. Et puis enfin, vous aimeriez pouvoir utiliser de façon occasionnelle, une source asymétrique au niveau ligne, à la place des entrées micro.

adaptateur_xlr_jack_001

Ce dernier schéma nécessite pour lui, une nouvelle page : Adaptateur Micro sym / Camescope asym.